Carlos Fuentes

Carlos Fuentes Le sourire d'erasme
(Epopée, utopie et mythe dans le roman hispano-americain, essai)
par Carlos Fuentes
(Eve-Marie Fell (Traduction))

livre grand format
neuf
port compris

Depuis des années, Carlos Fuentes ne cesse de répéter que le salut de l'Amérique latine réside dans sa créativité. Les onze essais réunis dans Le sourire d'Érasme nous en offrent une étincelante démonstration, en ouvrant l'éventail d'un champ de recherche et de réflexion qui va de la découverte et de l'« invention » de l'Amérique jusqu'à l'affirmation de sa « modernité ». Ce que nous disent, sous la plume alerte et érudite de Fuentes, les auteurs convoqués ici - Bernal Díaz del Castillo, Rómulo Gallegos, Alejo Carpentier, Juan Rulfo, Mariano Azuela, Gabriel García Márquez, José Lezama Lima et Julio Cortázar -, c'est que cette « modernité » passe par des retrouvailles avec le passé et qu'elle implique une diversité de discours en réponse au bariolage culturel du continent et face aux diktats univoques du pouvoir. On connaissait le romancier, le nouvelliste, le dramaturge. On découvre avec ce livre que Fuentes est aussi un des grands essayistes contemporains, observateur attentif des mouvements et des soubresauts de l'histoire, lecteur assidu et perspicace de la philosophie et de la fiction d'aujourd'hui, épigone respectueux et lucide de ces figures tutélaires que sont Machiavel, More et Érasme.

Carlos Fuentes, né à Panama en 1928, est sans conteste le plus connu des écrivains mexicains. Il a le don de l'ubiquité : non content de se déplacer dans le champ romanesque avec une aisance stupéfiante, variant les plaisirs dans l'exercice de genres différents, il évolue aussi dans celui de l'essai. Les romans et nouvelles que Carlos Fuentes a publiés depuis 1954 s'apparentent à des étoiles, régies par des lois astrophysiques, au sein de cette constellation qu'est « L'âge du temps », titre donné à l'ensemble de son œuvre..

Insdissociable du Mexique et de son identité sans cesse repensée, cette œuvre milite aussi pour l'altérité des cultures, dialogue avec l'Europe et les Etats-Unis. Ses monuments : La région la plus limpide, Terra Nostra, Christophe et son œuf, voisinent avec des folies d'une grâce incomparable : Aura, Zone sacrée, Diane ou la chasseresse solitaire. La dialectique, le réalisme symbolique, l'humanisme, le lyrisme, l'ironie président à l'affrontement des temps, des lieux, des cultures, des langages dans ce que Carlos Fuentes nomme l'arène romanesque. Tout l'héritage culturel du romancier y est mis en mouvement, questionné et interrogé. Dans ses derniers titres : Toutes les familles heureuses (2006) et La voluntad y la fortuna (2008), l'actualité brûlante du Mexique rejoint encore et toujours les profondeurs du temps.

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